L'Indicible
30 mars 2005
 

Jusqu’au bout de nos forces

Glissade au fond des peurs, des dangers, des morts en puissante démesure et des deuils infinis, jamais finis, je glisse les pieds dans les herbes, les tapis fleuris aux couleurs parfaites éphémères de la vie, je glisse, je cueille l’amant, ses ailes magnifiques ouvertes à tous les vents contraires, je l’embrasse dans le cou doux comme la peau du bébé, nos soleils ouverts avant l’eau qui dégouline sur les vitres.
Nos peaux électriques éclectiques à l’amour au désir aux sourires qui enivrent, nos peaux avant de mourir, nos regards s’enchaînent, se déchainent, transhumance obligatoire on va encore partir,se départir, se quitter.
On joue tous les jeux, les répliques, les phrases longilignes,on se frôle dans le noir, là juste contre l’escalier de bois j’aime voir tes pieds dépasser, j’aime sentir ton corps ton dos un peu penché, j’aime boire tes lèvres cet élixir d’amour qui empêche de mourir, le feu, je le rallume chaque fois, tu souffles, je suis encore là,dehors il pleut cela bat les pavés , l’odeur s’est échappée et la fleur ouverte , rouge sanguine, je la peindrai avec tes lèvres tes mains et tes pieds, je couvre les murs de la garance voyageuse et du véronèse juste pour le plaisir mon amour , les bleus sont encore loin, là, lointains, tu déambules torse nu elle s’endort à coté cachée sous ses tonnes de vie, laines polaires éternelles tissées à l’ancienne à la main , fil à fil , mot à mot.
On ne se voit pas si souvent, sans jouer la mystérieuse je lui dis que je ne peux pas venir et je continue de parler à la table au miroir et aux chaises, tout est démonté il faudrait il faudrait ce que nous n’avons pas des tonnes de bon sens et d’efficacité, mais brûlés nous sommes et ton sourire carnassier, je n'ai jamais résisté.
Le rouge s’ouvre incendié incendiaire.
Tu cherches encore un peu d’amour dans le creux d’une histoire, dans les failles du vent, tu le cherches encore dans les râles du silence.
Nous allons mourir tous, certitude, le blues et le spleen collés à la peau à la courbe de ton dos, son mouvement fluide que j’aime tant dessiner en couleurs sépia ocre, soupir des pigments liants nos âmes nos corps, soupir, je mélange au pinceau au couteau la magie des formes, chatoyantes caresses dans un noir sidéral.
Santal venito accapulco
et la chute interminable jusqu’au matin, à peine coiffée décoiffée en pétard pétarade sur le chemin obscur, t’as rien vu juste attendu un éclair de plus.

 
19 mars 2005
 

larmes fossiles

Tu sais, j’ai encore mal,trop, cela remue tant dedans la douleur, elle dort elle pleure et passe l’aspirateur et arrête de le passer, lui planté au milieu dans le passage de nos pas. On a acheté plein de fleurs, petits sourires dans le soleil, dedans j’ai mal, c’est le printemps le point vernal, Sapho beaucoup trop beau.

Pourquoi toi
Pourquoi l’écharpe rouge, les bleus au cœur le feu,
Pourquoi je me plante contre le mur, pourquoi dans cette gare ce métro cette station, toutes mènent là.
Là je vois autrement différent, le beau devient autre, le moche merveilleux et tes yeux me percent transpercent, je dans la courbe le mouvement de ton bras parcours de l’art.
Et si seule solitude tellement, le printemps tout fuse, il faut agir faire ne rien sentir en dedans, anesthésier, elle écroulée sur le canapé , boire, voir.
Il ya tant à faire on devrait ne jamais s’emmerder être triste manquer on devrait mais bon on nous a sûrement mal faits mal fabriqués.
On est des artistes des tendus de l’intérieur depuis toujours, depuis le début du parcours anormal atypique, personne ne comprend on ne rentre dans aucune case.
Sans espoir ni solution juste la tienne la nôtre mea culpa
Le printemps dans les champs de coton, les rizières jusqu’au bout de la non pensée jusqu’au bout sous la chaleur derrière la tête
On n’est pas obligés de faire l’amour
Tu mets un préservatif
Tu veux quel parfum
C’est ésotérique
Et l'incapacité d’aimer plus que le sexe c’est infernal, l’enfer les abysses.
Mes certitudes perdues depuis longtemps et perdues à nouveau , manger de la viande et mourir vraiment cela ne me plait et me déplait, noir et blanc où sont les nuances les lueurs ailleurs, amor
le panda est tombé le kaola
ce n’est ni un jeu, ni une mascarade, c’est moi en moi , un nœud une douleur , une absence longue intime vivante à mourir

 
18 mars 2005
 

Ce sont des histoires de sang à n’en plus finir, des désespoirs de sang , des aiguilles énormes, des veines gonflées, des hématomes ce n’est pas une vie, la fille qui joue dans la rue est heureuse mais elle, elle, regarde, elle est foutue complètement foutue pourtant c’est sûr que non, c’ est certain que non, regarde son sourire son regard, il y a plein, il y a beaucoup derrière tout ce malheur.

 
09 mars 2005
 

je viens avec rien

Je parle à ta main, elle goûte le pain demain
Je regarde les fenêtres tous les bleus éclatés
J’encercle les ronds que tu as abandonnés
Mes lèvres collées de peau
Je n’oublie pas les traces du silence
Je viens avec rien c’est presque tout
Mon ombre ne me ressemble pas
Tu as changé
J’attends ton regard
Je salive tes mots, c’est liquide et doux, je souris
Tu joues au bord de mes paupières
je le sais nous avions ce pacte il y a si longtemps
nous n’étions même pas nés
J’ai décidé de rester un temps
je suis calme
Ce n’est peut-être pas moi contre le mur
Tout est blanc même les fissures
Tu joues avec les lumières
je dormirai dans le noir que tu laisses
je dormirai contre toi comme une première foi
c’est le mouvement des hanches qui me fascine
le mouvement
mes yeux brillent
Je m’enroule dans l’écharpe
je ne m’échappe pas
je reste
Un feu crépite sous mes pieds.

 
01 mars 2005
 

Un homme ô femmes

Cette douleur dans la bouche
Tes doigts longs
L’ombre sur ta joue, un creux
Le sourire intérieur en dedans en plis de lèvres à venir
le froid
Je saute à ton cou, j’entoure tes épaules, tes cheveux, tout
Tu caresses mes hanches, tes mains-là
Je regarde décalée
Tragique érotique
Je perdue
Dans l’impatience de encore
L’intime cosy de nous d’eux
Tes mains sur ses hanches
Je fascine façonne tes doigts glèbe aux femmes
Un dernier sursaut
Entre mots et couleurs
Sur la brèche d’un fil qui rompt chaque pas chaque fois
Claquent les dents
Froid
J’entoure des cous,
Je contemple les toiles
Je frôle des corps, ton corps
Je danse avec Awa
décrypte les images
Pénètre ton corps
Dévorant
Dévoilés sousl’ombre le noir les fringues les peaux les manteaux les couches de toutes les matières.
Un verre dans une main, une clop dans l’autre
Tes mains sur des hanches
J’ondule bien, tu dis
Je bouge, déplace, vais vers
Nos courbes en bleu
Tissage de couleurs
Transparences
un trou au fond silence
Plainte ancestrale des guitares, des cordes
Nos regards de faim de feu
Passionnata debout dans le noir

 



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