L'Indicible
26 septembre 2003
 

C’est une reprise d’un travail laborieux, où il faut créer et surtout faire les autres créer et je suis fatiguée, ne devrais vraiment pas me coucher si tard, mais bon cela sera peut être dans une autre vie, et j’avais dit aux jeunes s’ils mangeaient là de s'occuper des affaires, les courses et la cuisine, je rentre vers 11h du soir, il y a des croquettes de poulet direct du super marché, le chien qui traîne semble les apprécier, ils ont prévu pain et chocolat aux noisettes, définitivement je préfère et je répète ce que j’ai entendu, un homme empêche sa femme de manger du chocolat et même quand elle est malade, elle doit faire ses abdos, je n’ai pas d’homme, je peux m’enfiler la tablette, il n’y aura personne pour grogner et j’adore être amoureuse, cela est une autre affaire je repense à la semaine dernière et je me tais.
Hier soir par hasard je regarde cette émission sur les enfants trisomiques, j’aimerais dire tant sur les enfants différents, j’avais même commencé à écrire là-dessus, sur les enfants différents pas comme les autres, pas autonomes, compliqués pour eux et pour l’entourage et puis j’abandonne, argh, oui c’est pas bien je ferais mieux de défendre ces enfants plutôt que de parler de mes histoires d’amour à la con, oui je m’énerve.
Un enfant différent c’est un miroir brisé et le regard des autres évité le plus souvent, à quoi ça sert ils ne peuvent pas comprendre, un enfant différent c’est de l’amour toujours, je reparlerai des enfants différents, je les adore.

Et l'embrasser sur les deux joues fut si doux.

 
23 septembre 2003
 

Un autre retour

Et me décider à revenir écrire là, plus je tarde, plus j’hésite, tout me semble désuet, dérisoire, retrouver la force première comme au début d’une histoire d’amour.
La vie, la vraie a bousculé mes habitudes, balancé mes repaires et je dois continuer, faire avec la séparation et la solitude, toutes ces décisions à prendre toute seule, tout le temps, tous les jours, chaque matin, et l’enfer de l’administration de ce pays, ces papiers à n’en plus finir, beaucoup de gâchis et de pertes d’énergie.

Je décide d’écrire une page, une pleine page juste par curiosité pour voir une page pleine là, les motivations sont parfois bizarres, irrationnels.

Une rencontre, un doux choc dans le capharnaüm, la débâcle, la folie du monde, une rencontre aussi étonnante qu’inattendue, une synergie troublante, bonheur de se comprendre, de s’entendre dans nos différences, une rencontre où l’on se dit sans crainte, juste avec plaisir.
On s’est rencontrés ce soir-là, je laisse des mots petits cailloux, petits carrés bleus et jaunes,petite mosaïque, j’enveloppe le tout dans l’écharpe de soie rouge , le rouge parfait absolu et je laisse voguer ..
Je ne sais pas ce que vont devenir les petits papiers bleus,les bleus des mers , les bleus azur, les bleus du rêve infini dans l’écharpe rouge pur.

J’aimerai une autre soirée sans cet autre qui vienne tout gâcher, cette tâche, l’horreur dans la nuit noire.

Je remplis le carnet qui semble cousu à la main, je l’ai presque terminé et j’aimerai le faire vivre plus loin.

 
12 septembre 2003
 

Humilité

Revenir, doucement et complètement, parce qu’il n’y a que cela un espace blanc pour n’importe quels mots et le plus important reste d’écrire, même sans dire, je n’ai rien de nouveau, de spécial à dire, soyez en certain, je n’ai rien, j’ai lâché les certitudes, les croyances, je les ai laissées un dimanche matin dans cette chambre blanche, j’ai regardé les toits et le haut vert des arbres et j’ai ramassé ses affaires.
Je voulais voler plus haut que les nuages, plus loin que vos nuages.
Je reste simple, petite, à terre, et défendrai toujours les petits, les humbles, l’enfant battu, le paysan mexicain, la femme blessée.
J’inachève, je m’inachève ici et dans le carnet offert, j’écris beaucoup dans le carnet, sa couverture, une ancienne carte de l’Amérique me fait rêver.

Je voulais toucher l’or, la lumière, vous savez cette lumière particulière dans le ciel et sur les fleurs, regarder son reflet dans un autre regard, et puis je touche le peu, le rien, le vide et je fais avec cela, chaque jour je fais avec cela le peu, le rien, et lentement je reviens.

 
07 septembre 2003
 

On me dit de prendre soin de moi, c’est clair je dois prendre soin de moi, c’est sûrement l’unique chose à faire, le reste n’est que foutaises, je m’y emploierai. Mais, il y a toujours un mais, il y a comme quelque chose de brisé en moi, un moteur, quelque chose qui ne marche plus ou bien s’est arrêté.
Je ne blâme personne cette année fut terrible et l’été torride, et pourtant il y a eu toutes ces princesses et même cette reine et cela jamais je n’oublierai.

Mars est très près de la terre, et donc tous ces feux et la violence ,des hommes tuent, un homme a tué une femme qu’il aimait ,évidemment il l’aimait mais lorsqu’il la frappait au visage c’était de la colère. On ne frappe pas celui ou celle qu’on aime, on le caresse, lui fait du bien.

 
06 septembre 2003
 

Je viens d'attendre longtemps, mes yeux brûlent, je m'inquiète, me demande si ce n'est pas une maladie mentale d'être capable d'attendre comme cela.

Je ne sais pas pour qui j’écris, alors j’écris pour moi, le repas est terminé, des poireaux, des poivrons, de la viande revenus dans la poêle avec un peu de gingembre râpé, du curry, du miel liquide, de la sauce soja avec du riz parfumé, un régal, le tout arrosé du vin des bastides, je suis allée en catastrophe chercher du vin, la femme passant la serpillière sur le sol m’a ouvert, en fait ce n’était pas fermé, je lui dis:"c’est fermé ", (j’ai horreur quand je passe la serpillière sur le sol voir quelqu’un arriver, je le fais toujours quand la maison est vide, je profite et souvent quelqu’un arrive quand les mains dans le seau j’essore la serpillière avec ces produits toxiques que j’exècre), la charmante dame me fait entrer, je reste sur le paillasson "vous pouvez marcher, je ne faisais que commencer". Madame, je vous remercie, je n’étais ainsi pas obligée d’aller au super marché.

Je n'arrive pas à répondre au courrier reçu et pendant ce temps j’attends des réponses , le monde est étrangement fait.

 
04 septembre 2003
 
Jouer, écrire

Le meilleur chez les autres, ce sont leurs défauts, trop chiant le parfait, le comme il faut, l’impeccable, beaucoup trop ennuyant, sentir le cœur vibrer,ouvrir la fleur à l’intérieur, les apparences volent en éclats, se brisent sur le sol et voir enfin les vrais visages, l’humanité.
C’est un jeu d’écrire là et parfois je n’aime plus jouer, faire comme-ci, je n’ai plus envie et tout m’agace, les gens bien comme il faut, sans failles, ni faiblesses et la rigidité et le bordel et puis cette envie de pleurer parce qu’il ne sera plus jamais là pour me consoler et me prendre dans ses bras, j’ai les larmes là au bord du vide trop grand ou trop petit et ici les fleurs ne sentent pas, ni les gens pas d’odeurs, pas de parfum.
Je me calme, j’ai tenu un bébé, une vie d’un mois dans mes bras, je l’ai consolé, mis la tétine dans sa bouche, il faut tenir la tétine, je ne sais pas cela, j’ai l’habitude des enfants au sein, un bonheur les enfants au sein et ce petit, son regard, un bonheur aussi.

. .
 
01 septembre 2003
 

Il faut choisir, toujours choisir entre la tristesse qui s'installe et le désir infini de vivre et de mourir.Choisir entre écrire et ne pas dire.Entre des mots sur une page et le reste.

Elle touche le vide, le désespoir de l'homme abandonné, le nu dans le vide, elle touche là, du bout des doigts ou à pleines mains, elle touche là, sa respiration se serre, un oiseau essaie de la distraire.
Elle touche en rêves ses lèvres et le doux son de sa peau, fragile lueur, un peu de son trésor, elle touche en rêves et c'est presque rien. Les fleurs reviennent pour la distraire, des belles de nuit, un chant de liberté.

 



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