L'Indicible
19 février 2005
 

encre écho

Le jour d’avant, j’écrivais allongée sur le tapis, elle chantait ses lèvres au bord du micro “ Emma écrit sur le tapis”, déjà les mêmes mots, j’étire et relève le s jambes à l’équerre, c’est bon pour le ventre et la voix ; « Emma écrit sur le tapis » et les tapis volent tout le monde le sait.

Aujourd’hui j’ai encore de la peinture plein les mains et les chaussures.
Tu coules sur ma joue, j’en ai plein les mains.
Dans le soir, un écho c’est juste un mot, un son, le même son , un roulement de vagues, une voile qui claque au vent,
Juste un mot.
Ma tête tourne de partout, l’écho trouble et bouleverse.
Je veux être sure c’est un écho ou juste un mot ou bien la même chose, un son qui roule et bat d ans le vent, un sourire qui fait du bien.
Cela bondit dans le sable et les pierres, cela murmure dans les arbres, j’allume les bougies il fait tard.
Il y a tous ces toi et tous ces moi dans le monde et mes doigts de toutes les couleurs, je les lave à toutes les eaux, il reste encore du jaune sur les ongles et deslignes bleues et tout ce vert.
Tu coules dans mon cou, magie.
Tu me fais du bien, tu ne peux pas savoir à quel point tu me fais du bien, cela prend toute la nuit, un nouveau soleil a pénétré la chambre.
Des mots c’est juste trois fois rien.
Je garde la chanson du tapis pour plus tard, des notes d’un jour pour un autre jour, les sons comme un bol tibétain et même un chant africain hé hé hé hé éhé hé hé hé ………….
L’écho revient en suite, la nuit des échos.
Vénus et la lune.
Je colle mes lèvres sur la feuille.
Une nouvelle lumière s’allume, je me demande comment elle va éclairer.
Avec toi, je regarde tous les noirs, tous ces tons qui s’ apparentent on croit qu’ils se ressemblent mais tous les deux on sait bien qu’ils sont différents, tant de nuances dans le noir et l’enfant noir, tout jeune l’enfant de quelques heures pleure dans la rue, c’est vraiment la vie.
Avec l’écho elle aussi a ri, ce ricochet de pierre en pierre, de grain de sable en grain de sable jusqu’au désert, la lune complice plus que jamais , elle verse l’encre dans l’encrier.
C’est léger, les fleurs accrochées aux arbres, on dirait la fin de l’hiver.
Je me demande quelle couleur je vais mettre aujourd’hui.
Je me demande quel mot écrire pour que tu viennes encore.
Et puis tout cela n’est pas très important.
Parce que tout est changé dams la chambre, la poussière est différente,et le bleu s’est transformé en vert avec des reflets rouges.
je ne sais si c’est un rêve e t je me souviens la nuit les enfants des toits parlent aux enfants des toi.
Je tends la main vers l’autre bord du monde.
J’ouvre les fenêtres les portes de la maison.
Et puis la feuille a brûlé c’est la bougie trop près de la feuille et d’autres feuilles commençaient à brûler, j’ai tout écrasé avec les pieds, je m’étais trompée le papier brûle si vite j’aurais du m’en douter.
Quelque chose en moi a changé, c’est le feu, j’ai un peu envie de pleurer trompée par la feuille, du noir, la mer et aussi par la lune.
Tout cela n’est pas si important, pourtant j’ai à peine dormi cette nuit et j’ai d es cernes à faire peur. J’avais un grand sourire et puis soudain tout a basculé parce que la feuille a brûlé, c’est léger, c’est vraiment rien.
Je sors je taille le rosier envahissant toutes ses épines me griffent quand je passe , j’allume un autre feu dehors les flammes se tordent , fantasmagories et illusions en fumée, cela va vite et je rentre j’appelle h qui n’est pas là et puis je dois passer à la banque mais là je n’ai pas le courage.
J’oscille entre le noir et la lumière, l ‘ombre et la pénombre, l’obscur et le blanc, entre rires et larmes.
Quand l’autre envoie la lumière et aussi tant de noir.
Quand l’autre fait pleurer profond et rire.
Quand l’autre, quand

Quand l’indicible de la mort envahit submerge le tout

 
13 février 2005
 

Ils sont venus avec l’enfant, ils voulaient que l’enfant écoute les oiseaux et l’enfant a entendu les oiseaux et c’est cela le plus important c’est que l’enfant entende les oiseaux. Ils sont venus, ils ont chanté
De partout
Tout le temps
Il joue avec une corde cassée
ils chantent
E t c’est juste beau très beau

Rien à dire
C’est juste ce que je voulais, c’est juste ce qu’ils voulaient
La musique et l’amour
Merci

Je dessine ton prénom sur les vitres, roulement des lettres en rondeur bleutée, un glacis de verre vert juste pour le regard, triste mélancolique intérieur vers dedans.
Demain je devrai encore choisir entre eux et l’autre, ce sera difficile le choix étant fait avant.
L'indifférence,le dédain, restent les lèvres salées sur une plage, les ruelles où poussent d’ultimes fleurs ombres de leurs propres murs ; tu ne disais plus rien, c’était évident, tu ne parlais plus, je devais comprendre toute seule sans les mots, réembobinner le film, interpréter les vieilles séquences, chercher des dates des concordances, inutile danse , tango en solitaire, grimper les bambous, les marches de pierre, branlement des tambours, la rue est déserte, les fenêtres vitrifiées, tes mains dans les livres et les corps longilignes, au fond des sexes fouille millénaire , mes doigts brûlés, la douleur apprivoisée comme les pierres et le chant de l’oiseau, ton crâne luit d’autres lumières lucioles aux regards au mouvement des reins, la courbe nous fascine, tu arrives toujours par derrière, je ne résiste pas, pourtant je préfère l’amour.

 
07 février 2005
 

Au loin Prague

Besoin de penser à ces amours, aux filigranes échappés, les instants volés, ces heures précieuses,nos lèvres pâlesen feu, je marche dans nos pas au vent force inconnue, j’épouille les mots.
J’ai aimé, j’aime encore, je respire les odeurs feutrées, les poings liés.
Je ne suis pas celle que tu crois, je suis autre.
Le tableau est noir gratté en ce milieu pour un peu de lumière, son pull est troué ses mains longues,
Les guitares contre le mur,
J’irai battre le cœur ailleurs
Ecouter l’eau, le vent, la fontaine dans tes mains
Les chemins se dénouent sans même y penser
L’aube infinie, le frémissement de nos peaux noires un halo sur les yeux.

Le rencard est annulé, je mange un kebab avec un autre
Ils parlent de morts de ceux qui nous manquent qui partent trop vite, je sens la frite la graisse l’huile,
Je pense à elle son visage pâle translucide son sourire aux fleurs de la vie, son besoin de plaire d’être aimée jamais abandonnée
Ils viendront chanter de jolies chansons ils vont venir

Des bras en tendresse chaude douce, c’est tout ce que je voulais, couler dans un corps chaud tout en douceur en profondeur d’absence lente, d’absence à venir plus tard quand on aurait trop serré nos mains et nos cœurs, on se serait tant aimé, on souhaitait juste un peu de liberté, cet espace précieux où l’on marche tout seul
Je voulais juste un peu d’amour tendresse m’enrouler dedans comme une couverture un grand châle de laine, ne plus avoir froid aux pieds et verser le trop plein au bord de son cou tout près de ses joues
Je voulais juste ne pas regarder l’heure, ne pas rentrer seule, ne pas
Je voulais juste un grand feu des cœurs une ribambelle d e couleurs, un semblant de toi dans le grand jardin parmi les arbres nus.

J’happais des mots aux quatre coins du monde, la voix disait qu’il viendrait plus tard et chaque jour le jour s’éloigne encore un peu
On parle de la mort, des morts, on le s fait vivre le soir entre le vin et la soupe, ils sont là dans la cuisine et soudain j’ai mal au ventre, les morts prennent tant d’importance dans la cuisine, la mort prend toute la place dans la cuisine.
Et je parle d’elle, enfin si peu, si difficile à dire sa vie, son temps son corps les machines le sang la peur de mourir encore et le désir de mourir aussi, les cheveux par terre, les marques sur le corps, les aiguilles, les hématomes,
" dis quand ça s’arrête " je ne réponds pas
et elle " c’est bientôt fini tout ce business "
ça commence juste tout ce bordel il faudra beaucoup de courage et de patience il faudra puiser tout cela en toi parce que les autres tu sais.

 



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