L'Indicible
23 novembre 2004
 

Le lendemain

La nuit noire, je suis dedans.
Dehors la rue ses crues
Dedans aussi des cris
Un ciel rose bleu très beau
Je ne me perds pas dans les labyrinthes vers toi
Je n’y vais pas
Je me demande ce que tu as pu me faire pour que je ne vienne pas
Je le regrette, ne le regrette pas, je me demande
On boit le vin blanc et l’eau de vie pour ne pas mourir seuls, on n'en est plus à cela.
De belles femmes à la devanture de tes yeux, la rue glauque, les robes collent à la peau.
Je pleure, devrais prendre refuge dans le bouddha, n’y arrive pas
Ça craint
Je gratte ma peau, je laboure tes os, c’est où après, dis, c’est où l’amour, je croyais le toucher.
Parle moi
Ne me touche pas
Parle moi ta nuit, les ombres sur ton corps, parle moi les bleus l’or l’enfant le temps.
Je ne viens pas, je fais toit à l’envers, pourtant tout semblait favorable c’était trop beau, en fait il n’y avait que moi qui déconnais, tu ne me verras pas et puis tu t’en fous après tout, on n’a pas rendez-vous, rendez-nous nos amours nos peaux brûlantes le feu, j’ai froid.
Je dessinerai ton visage d’ange
Je regarde les guitares, leurs couleurs primaires les doigts sur les manches je pense à toi, les sons coulent dans le ventre, je ferme les yeux, je pense à toi, toi, toi, toi
Elle veut que je voie le bel Argentin, il est beau mais tu sais les beaux hommes, les longs cheveux noirs,les jolies gueules, l’apparence tout cela m’indiffère.

 
18 novembre 2004
 

Je reviens

Je reviendrai un jour auprès de mes amours, auprès d’un fleuve, d’une rivière, d’un ru, d’une eau profonde, d’eaux marécageuses, noires, près de l’océan, Je reviendrai.
Je dérive aux étoiles, à la lune, aux astres bleuis et cela depuis toujours.
Je connais le silence, la nuit, la mort et beaucoup de ses ombres, le fond.

Et j'écrirai ce que je n'arrive pas à dire , là où il n' y a pas de mots, la grande solitude en dedans

 
12 novembre 2004
 

Nous avions cette solitude profonde qui labourait en dedans
Ce désir fou d’un lien ultra
Je complainte
Tu
La vie

Il y a tous les morceaux du monde, tous ces morceaux de toi, de moi, tous ces bouts de nous-mêmes parmi les arbres et les herbes vertes, jaunies, brûlées, mortes.
Je te cherche encore parmi tous ces bouts de nous-mêmes je te cherche je crois te trouver et tu sais je me trompe.
Ces tristesses entassées comme les feuilles mortes

Les vitres glauques, on les peint bleues pour saisir l’incertaine lumière et les murs auront toutes les couleurs.
De regards en regards
Des mots sous la peau, des mots engloutis aux chevelures bleues d’une écume évanescente, au foulard de tes bras, rares fluides en vapeur liqueur.
Nos lèvres se morcellent en rouges conquérants et le corps se brise aux noirs baisers, il ne reste rien en la demeure, tu mordais trop fort.
Tout dans la disparition et l’attente
Fragile, tremblante en devenir
Le grand dérisoire des mots à quoi ça sert,
Tu crois vous croyez et puis tout retombe comme un soufflé
Désenchantée, les feuilles s’entassent, glissade de mots qui s’effacent
On approche pour mieux s’éloigner.
Le téléphone, il me demande ce que je veux qu’il ramène, toi juste toi.
On écrirait chinois le signe avant le mot la lettre, tous ces gribouillages avant la pensée et ces dessins de nos corps en esquisse sur les murs parchemins à gratter et encore découvrir, estampes d’un autre temps.

 



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