Atmosphère lourde, pesante, brume, cerveau alambiqué au fil d’une eau translucide, goutte à goutte.
Je reviens toujours, tension entre nous, tendus la voix, les seins, les mains et ton ombre dans l’ombre de la lumière.
Je souhaite l’impossible, l’ineffable, l’absolu nécessité de nous encore, tu jettes ce regard ambigu sur le monde, les femmes, sur moi, ce regard qui fuit et déshabille lentement et définitivement.
Je ne peux mourir les bras ballants sur le pont qui nous lie, je ne sais mourir loin, les flaques en sang rouge éclaboussent les murs, l’escalier est trop raide, tu regardes par un trou obscur, mes joues se révèlent brûlantes dans tes yeux au loin.
Cela te fait peur, cette force, cette densité, et pourtant, les robes sont légères, les peaux douces et tendres, les chevelures coulent dans tes doigts.
Notre alliance du verbe et de la chair, en toute innocence libre sur le grand lit de la vie, nos mot à mot bouche à bouche peau à peau, liés, on arrivera à ne plus se dire, on atteindra l’incommunicable, on touche ce qui nous sépare.
C’est pathétique.
Je vêts les ailes de l’oiseau, sourde aux non-mots, je clopine en dansant sur le rebord de ta vie, j’ai la force en dedans et des grands blancs en écran
Dans le ciel des milliers d’étoiles, on la nomme Amor, elle porte le numéro 1221, elle glisse entre les doigts, les lianes e t tous ces liages, alliages, elle navigue à travers les âges, je l’ai serrée très fort pour toujours, ce n’est pas du velours, c’est juste de l’amour depuis des millénaires.
Lui, il est mort, il fait tout remuer alentour et en dedans, il est très fort.
Elle, elle a une barre dans le dos, une robe blanche, elle remue le ciel et la terre, elle est très forte.
Elle, elle regarde le foot à la télé et hier aussi, elle me dit que les Portugais sont beaux.
Elle, elle m’appelle de très loin, elle veut me voir et après elle rappelle cela va mieux, elle s’est fait couper les cheveux.
Elle, elle pratique le tantra et aux hommes elle leur dit:"ok mais sans éjaculation, tu ne jouis pas".
Elle, elle est crevée et son homme aussi.
Elle, elle téléphone et me répète ce qu’une autre lui a dit sur moi.
Lui, il veut récupérer des affaires, il doit venir.
Elle, elle prépare et me dit que c’est fabuleux.
Lui, il a un charme fou, ne m’a rien dit, juste embrassée.
Lui, il m’a donné deux compact disc. à écouter.
Lui, il m’invite pour son concert.
Elle, elle va venir avec lui demain.
Elle, elle m'invite au restaurant et au cinéma.
Elle, elle reste cool.
Lui, il parle du désert, des touaregs, du sourire qu’il désire.
Lui, il m’a prise par le bras et m’a dit comment ça va?
Lui, il vient me chercher, il est fatigué.
Elle, elle me donne des salades.
Lui, il m’envoie par la poste une de ses œuvres.
Lui, il fait la manche dans la rue avec son chien.
Lui, il attend dans le voiture avec un livre.
Elle, elle a eu son diplôme et organise une fête improvisée.
Elle, elle est grand mère juste aujourd’hui.
Eux je les aime, ils me font rire, sourire parfois pleurer et réfléchir, avancer.
Partout dans les rues, les parfums des magnolias des tilleuls et le jasmin blanc divin, je marche vers toi toujours, je claque le pavé avec les mules chinoises, je marche, Je mets la ville dans le vide, les pas dans nos pas, les ruelles, les rues, les regards des passants, les bouteilles, les cannettes, les vestiges d’une fête, les vitrines aux robes légères, les murs roses, le fleuve et les ponts, j’absorbe le tout dans mon vide de toi, il me dit tu me fais traverser toute la ville, je lui réponds on arrive bientôt, je voulais l’emmener là, tu es en grande conversation séduction avec une jolie femme, je suis intimidée, je t’embrasse, mes joues brûlent.
Je ne veux plus mélanger l’amour et le désir, je ne veux plus du désir sans amour, on nous gave d’images séduction, on nous gave, je ne mange pas de cela, je me nourris aux effluves magnétiques au mouvement de tes mains, au mystère de la vie, et le vide reste vide, j’achète un billet pour partir.
Je retrouverai l’essence première, le vrai chant de l’amour.
Le chemin va loin, si loin, au bord de la mer, à bord d‘un cœur tout juste ouvert et toujours au bord de la mort, c’est ainsi, la terre se retourne dans les cendres, le béton fend, les voix se mêlent sur le fil.
Même dans la mort, tu parles et ta voix dans la brume allume ma nuit.
Toujours des reflets dans l’eau, dans la mer, toujours des reflets dans le s yeux, dans le ciel toujours des reflets dans les mots, des reflets dans la peau, sous la peau, sur la peau des traces indélébiles,toutes ces traces à mourir, j’ai perdu le fil des mots ici , me suis défilée, mine de rien, un an , un anniversaire et tout recommence , une nouvelle énergie, j’y crois, je le veux.
Ici c’est je, tu, elle, elle je l’ai vue, elle a le même prénom que moi, cela crée un lien et elle écrit, un autre lien , nous sommes liées , un peu par hasard, le hasard n’existe pas, c’est ma théorie, sur les marches nous avons parlé , elle porte un bonnet, un sourire immense irradie son visage amaigri, elle a un cancer, chimio et radiothérapie, j’admire, elle se bat pour la vie, son corps disparaît son âme illumine, je reste toujours émerveillée par ces gens très malades qui donnent leur corps et leur âme étincèle, c’est beau, c’est plus fort que nous, cela resplendit et enlumine la vie.
Reste la nuit