Trop de lumière dans cette chambre, un jour tu ne vois plus rien, la pénombre,les fenêtres fragmentées, rideaux d’illusions, c’est difficile d’y retourner, de s’asseoir, d’observer tout ce noir, c’est certain c’est une histoire de temps, le laisser s’écouler longtemps dans tout ses sens et puis peut-être revenir doucement, seul le temps dira
Les filles restent seules avec leur sang,
Regarder les coulées de rouge, rouge sang comme d’habitude, le sang de nos filles, ça déborde le sang de nos filles, d’est en ouest leur sang, tous ces flacons numérotés examinés, toutes ces gouttes en perles de souffrance, toutes leurs plaies sur les grands sols glissants.
Nos faims sont innombrables dans l’obscur de la chambre, reste l’amour, l’urgence de l’amour à l’endroit, à l’envers, au bord des rivières, voguer vers la mer, les bateaux toutes voiles dehors.
Je pense encore la musique du fleuve et choisis les chants de mer, je laisse les aubades marines revenir dans la chambre, le sel de nos peaux, nos départs, nos retards, nos regards vers le ciel à travers la cime effeuillée des arbres.
A force d ‘hésiter de tergiverser d’écrire et de barrer, à force le temps passe, les lumières s’éteignent et demain
I like to sing a new song
But I an not very there
I am elsewhere in the world
Sometimes it’s good
Sometimes very sad
I really love to sing a new song
Dans le cahier sans ligne j’écris au fusain, les stylos dispersés aux quatre coins, j’écris je dessine, entre signes et mots, traces à mourir pour éviter une de ces tempêtes.
La voix de la fille meurtrie au loin,
nos jambes longues gambadaient dans l’eau claire avant le chaos, début d’un monde ébranlé.
Tant de rêves arrachés, de dessins empilés comme des corps, la lumière s’absente, une odeur d’orange, pelure mandarine, vos mots nos remous se bouleversent.
Je me frotte à l’écume, aux violences de ton corps,aux sempiternelles semences,
En haut la falaise, très bas la mer est ventre
il fait gris brouillard, un temps de neige
ça mord dedans
L’ombre détale, soubresauts marécages,
coule le vin dans les bonbonnes, pirates par milliers
Le soir t ‘appartient avec tous ses secrets.
J’accompagne la lune, son regard connivence, nos ivresses complices
Hantée par tous ces flots, ces mots en boucle.
Tout venait de si loin, le fleuve, nos pas, la rencontre
tout nous attendait, étonnait, révulsait.
Bouleversement à la garance voyageuse, cette éternelle amoureuse sans loi
Tu t’agrippes à mes seins je ne bois pas jusqu’à la lie ton liquide séminal
On résiste.
Je suis femme debout à vos pieds de silence, statue de sable
Le piano poursuit son chant littoral.
Son sang bleuit, on ne pourra pas reconstruire ce qui a été détruit.
Nos mains salies par tant d’encre, nos corps aux milles peintures rupestres archaïques,avant le déluge, oui il y a quelque chose de fort.
nos hanches roulent encore au gré
pleure le temps cet espace incompréhensible
inabordable rive où posaient nos peaux nues
tu as touché la source, une pluie de souffrance, j’ouvre les volets calcinés
Un câble de téléphone, voilà ce qui reste à manger.
Encore une fois on ne sortira pas indemne, encore une fois il n’y aura rien à expliquer, encore une fois seules les étoiles diront
je nous aimais, j’en tremble encore de tous nos départs
Parfois on fait si mal l’amour entre les pierres.
On ouvrira la mer, on entrera dans nos sourires d’enfant.